2018 – Double expo

 

1 – Nouveaux tableaux – Maison pour Tous G.Sand  – 16 au 30 mars

Plusieurs nouveautés parmi  les tableaux et des dessins du Brésil, exposés du 16 au 30 mars, à la Maison pour Tous Georges Sand,  notamment un hommage à Marielle Franco qui ne dit pas encore son nom : Marielle Franco est une élue féministe de Rio de Janeiro qui milite contre les pratiques policières dans les favelas. Elle est assassinée le 14 mars 2018, jour où je termine un tableau inhabituel pour moi : on y voit une jeune femme noire, devant la baie de Rio, avec un personnage étrange qui tire un paravent blanc qui va masquer le paysage, avec une ombre noire qui semble avancer sur un sol rouge.

 Les dessins préparatoires ont été réalisés les 13 et 14 mars et le tracé final et  la mise en couleur (acrylique sur celluloïd et dessin sur papier) très certainement effectués le 14 mars, l’accrochage avait lieu le lendemain. C’est pendant l’exposition que j’appris comme beaucoup de gens la mort violente de Marielle Franco, élue du conseil municipal de Rio, dans des conditions douteuses. On allait apprendre plus tard que Marielle Franco avait été tuée par des balles de la police, police qui a la fâcheuse habitude de « tirer dans le tas » quand elle mène des opérations répressives dans les cités populaires de Rio. Après l’exposition que j’ai décidé de nommer ce tableau – qui m’avait surpris moi-même par sa composition inhabituelle, assez symbolique – « hommage à Marielle Franco ». Car ce n’est pas son portrait. Mais ce n’est qu’en octobre 2021, à l’occasion d’une nouvelle exposition, que j’ai fait le rapprochement entre cette composition, l’émotion particulière qui m’y avait mené, et la coïncidence de date entre le surgissement final du tableau et le moment du décès de cette femme.

Deux autres nouveaux tableaux ont également vu le jour à l’occasion de cette manifestation : la traversée de la baie de Rio depuis Niteroi, vue du ferry qui fait la navette entre les deux villes, c’est une réminiscence, et un arbre devant la plage de Boa Viagem, à Récife…dessiné et peint après avoir regardé mes photos de 2013.

A noter également la finition d’un double panneau de 2 m de large sur 1,40 m de haut, acrylique sur carton plume, qui servira de décor au vernissage et concert du 23 mars, chant et lecture d’extraits du récit de voyage  avec la voix de Sonia Bessa, Xavier Labasle à la guitare, Pierre Pagès aux percussions, je serai lecteur des textes.

loupe

 

2 – L’énergie du Brésil –  librairie Tapuscrits – 3 au 14 avril 2018

De mars à avril, il y eu deux expositions, l’une dans la deuxième quinzaine de mars à la Maison pour Tous G. Sand, l’autre durant la première quinzaine d’avril à la Librairie Tapuscrits. Très rapprochés dans le temps, et proches dans l’espace, toutes les deux dans la ville de Montpellier, ces deux événements méritaient un traitement et un contenu bien distincts. Aussi, jsute après l’exposition à la Maison pour Tous G.Sand, je décidais d’apporter  à Tapuscrits de nouvelles œuvres, créées exprès pour cette exposition.

Les cadres que je vais afficher sur les murs de la Libraire en ce mois d’avril 2018, à l’invitation de François Milhiet, libraire et éditeur de mon livre « Voyage d’été, l’hiver à Niteroi », dessins à l’encre, crayons pastels, peintures à l’acrylique, sont certes tous accrochés là à cause du Brésil. « Non pas que je les aie tous réalisés au Brésil, ou que leur sujet soit toujours le Brésil lui-même. Mais tous ont été influencés par mes voyages dans ce pays fabuleux et terrible, et  évidement aussi par ma vie au quotidien avec une épouse brésilienne, qui plus est, chanteuse et musicienne ». Précision que j’apporte car pour cet accrochage, beaucoup de dessins sortent complètement de la narration d’un voyage ou de la description même poétique de lieux…

C’est dans l’énergie apportée par le Brésil et dans l’influence de ses lumières et ombres que s’inscrit plus avant l’influence de cette immense contrée. Dans la présentation de l’époque, je raconte qu’au cours de mon voyage de 2013 «  c’est à Recife que j’ai été ébahi par la possibilité de charger mes dessins d’encre noire. Comme si la lumière de là bas, qui me traversait littéralement, me donnait en même temps  la liberté de rajouter  bien plus d’ombre sur mes blocs de dessins. Comme si mes songes les plus inattendus se libéraient à la rencontre des formes et des êtres sous cette lumière si incandescente. C’est à Recife également, l’été 2013 que j’ai commencé à dessiner avec des suites de petites cases, avec toujours beaucoup de noir. Depuis cette manière me revient sans cesse, et je la joue également avec les couleurs. »

Je présente donc, dans cette librairie ou Sônia et moi animions à l’époque, presque tous les mois, des lectures musicales, inspirées des livres de la librairie, toute une série de nouveaux dessins aux crayons pastel et crayons de couleur  pour les uns, à l’encre noire pour les autres. Et pauvre et en cadres et en moyen financier, je peins et fabrique moi-même l’encadrement de plusieurs de mes dessins en couleur.

Bien sûr on retrouve aussi dans cette exhibition des tableaux déjà exposés précédemment. « Les cadres de cet accrochage n’ont pas d’ordre chronologique. Les plus anciens remontent à 1989, les plus récents à 2018. Mais tous on quelque chose du Brésil, de sa vie, sa folie et sa musique. Il y a dans ce pays une énergie qui nous donne l’opportunité de nous révéler à nous-mêmes. »

Le  6 avril, dans l’arrière salle de la librairie,  Sonia Bessa chante accompagnée de  Xavier Labasle à la guitare, tandis que je dis des extraits de mon récit de voyage.

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Publié par Paul