Avec Simone Rivier, j’ai eu le plaisir de réaliser les maquettes et surtout deux séries d’illustrations pour ses deux recueils de poésie, « 22 poèmes » et « Perles de joie », sortis respectivement en octobre 2022 et avril 2020.
1. Perles de joie
C’est le premier ouvrage de Simone que j’ai illustré. Dans ces « Perles de joie », Simone Rivier poétesse des mots légers et, chahute le quotidien avec humour et enthousiasme. Cette farandole de poèmes nous emmène entre souvenirs et paroles de liberté, fraternité, jaillissement impétueux du poème comme source de vie. A découvrir ses poèmes, j’ai rencontré une ronde poétique, des perles de joie pleines de vivacité jonglant avec les strophes, et toujours avec cette présence fraternelle et généreuse.
Simone m’a laissé toute liberté pour apporter mes contrepoints graphiques à ses colliers de poèmes, je n’ai pu m’empêcher d’associer les perles aux roses, et je n’ai plus eu qu’à suivre ensuite le fil de ses mots… Comme le dit le poète Christian Malaplate, Simone Rivier « nous touche par façon de regarder le monde et de dénoncer les abus ».
Illustration pour « la valse des pantins » ©Paul Coudsi 2020
« J’ai baigné dès ma prime enfance à Vallauris, Antibes, Nice dans la lumière de la Côte d’Azur et cette empreinte solaire a laissé en moi une vision du monde où riment en harmonies beauté, sensualité, volupté. La vie artistique de mes parents potiers à Vallauris a développé mon goût pour l’originalité, un esprit libre, curieux, en marge des conventions sociales sans jamais tomber dans la marginalité.
Ma grand-mère paternelle Louise POISSON a enseigné la philosophie à Tunis de 1914 à 1918 et a publié un recueil intitulé Chansons d’Orient édité en 1914 à PARIS aux éditions du temps présent. Ces chansons « poèmes » nourries de claire lumière, de soleil, de brise fraîche de matin clair, de lune blanche et balancée vénèrent « son orient ».
Mon père Jean RIVIER artiste potier renommé a vécu l’âge d’Or de Vallauris de 1952 à 1968 et côtoyé Picasso, Cocteau, Prévert. Son expression poétique a connu son apogée entre 1941 et 1951 où il a collaboré aux Cahiers du Sud à Marseille sous la Direction de Jean Ballard pendant les années de guerre et publié ses poèmes dans la revue Poetry aux USA.
Dans mes veines coulent les sources poétiques de mes aïeux. Entre mes 18 ans et mes 25 ans, j’ai écrit de nombreux poèmes de « fol amour » mais aussi mon mal de vivre dans une société « formatée » et à cette époque ma sensibilité d’écorchée s’est révélée dans mes textes « Si les gens sans faille défaillent » « Sables émouvants » « Chair de Pool » « Kaléidoscopie
Depuis quelques années, je participe avec beaucoup d’enthousiasme aux soirées poésies à Montpellier et Palavas organisées par la Société des poètes français, le centre culturel juif et l’association cadence art vocal. Ces scènes ouvertes sont très stimulantes et euphorisantes pour mon expression poétique car bien souvent il y a un thème conducteur et cet exercice d’écriture et de partage avec le public est source de plénitude. La poésie est un long voyage « chamanique » ! »
2. « 22 poèmes Chansonniers, chansonnesques et autres facéties »
Après les « Perles de joie », Simone Rivier a tenu à publier, à compte d’auteur, un nouveau recueil de vingt-deux poèmes, en cette année 2022, le nombre 22 était de sa part bel et bien intentionné et volontairement affiché en chiffres et non pas en lettres…
Cette fois l’auteure a tenu à présenter dans son livre mes illustrations en couleurs, ce qui m’a permis de répondre à sa verve et à sa spontanéité avec un pinceau trempé dans une palette aquarellée aux couleurs denses et au trait libre et joyeux, ou austère et grave. L’infographie a m’a été utile pour faire danser le graphisme des portées et notes de musique et complémenter mes aquarelles de leur ballet…
Dans son avant-propos, Simone Rivier met en perspective la manière « chansonnesque » de son ouvrage en le rapprochant de l’esprit frondeur des « Goguettes » du Paris de la fin du XIXe siècle :
« Entre la poésie et la chanson, un long compagnonnage ! Entre la poésie et les chansonniers, la musique au temps des « Goguettes » à Paris au XIXème siècle et l’éclosion de talents reconnus. On dit que Jean-Baptiste CLEMENT (Le temps des cerises) ou Eugène POTTIER (L’Internationale) y avaient leurs habitudes. Elles disparurent partiellement avec la répression de Napoléon III en 1851, qui avait interdit les goguettes politiques.
J’ai tenté à travers ce 2ème recueil de poésies, d’acoquiner mes textes selon une partition composée de sonorités musicales mais aussi de sons plus graves dénonçant les « affres » et « absurdités » de notre Société en mal d’âme poétique ! Que la fête des mots commence ! »
Merci Simone pour cette occasion d’exercer mon art en toute confiance et d’avoir permis par cette commande la rencontre de nos libertés et bonheurs d’expression dans un ouvrage à la fois joyeux, festif et grave…